la campagne mail 2

Héhé!!
Allez, bon jeu (soyez indulgents, je crois pas avoir écrit trop de bétises...)
Ps: j'ai été obligé de couper le mail pour pouvoir le mettre sur le forum

Ca y était. Ils avaient dépassé Nostril. Enfin, leur prochaine étape était la Trouée de l'Ostival.
Ils étaient partis de bonne heure le matin. Urion leur avait presque ordonné, à défaut d’avoir un équipement plus adapté, de se procurer des vêtements chauds. Ellywyn, bon gré mal gré, fit bonne figure, et trouva rapidement la meilleure boutique. Chacun trouva son bonheur. Kulg Aëron choisit un pull de corps rembourré à col montant, d’épais pantalons de coton tressé, et une toque en fourrure, le tout d’une couleur gris horizon. Borgash opta pour la spécialité de la maison, une tenue intégrale de peau de phoque des glaciers d’Arank ( NBMD : Nord du Celebrinthalath). C’était, lui avait t’on assuré, la matière la plus isolante qu’il existait. Ellywyn le trouva tout de même un peu ridicule avec cette tenue de corps, mais Borgash était ravi. Elle, avait opté pour un grand cosaque en fourrure d’ours blanche, un gilet de corps de laine de mouton, ainsi que de magnifiques gants de cuir de vers des glaces, une pièce rare et onéreuse. Enfin, chacun choisirent des gants et chaussettes rembourrés.


Pertes : Ellywyn : 2 dannons et 8 dannans
Kulg Aëron : 1 dannon et 6 dannans
Borgash : 3 dannons et 5 dannans



La route était abrupte, caillouteuse, et mal tracée. Peu de personnes, hormis quelques patres ou chasseurs, avaient du emprunter cette voie. Mais Urion avançait d’un pas sûr et confiant. Il connaissait ce chemin. C’était évident.

Depuis quelques heures maintenant, ils marchaient sur un petit chemin de terre noire et durcie par le froid. Les amas de roche environnent, de plus en plus imposants, prenaient peu à peu l’allure de véritables pics, tandis que les dénivelés commençaient à devenir sérieux. Soudain, alors qu’ils traversaient un petit pont de bois, un flocon de neige s’échoua sur l’épaule de Kulg Aëron. Il fut bientôt imité par des dizaines, puis des centaines de semblables. Ellywyn poussa un cri de joie : « La neige !! Youpiiiiiiiiii !! depuis combien de temps ne l’ai-je vue !! » . Urion secoua la tête, sans ralentir, tandis qu’Ellywyn partait en courant, tête vers le ciel en jouant à avaler le maximum de petits flocons. « On verra quelques mètres plus haut ! » murmura t’il. Pourtant, la bonne humeur s’était installée. Kulg Aëron aussi, semblait heureux de revoir la neige. Son regard vagabondait parmis les légers grains de froid, comme si de lointains souvenirs ressurgissaient au rythme de leur déchéance .

Brusquement, Borgash s’arrêta. Son visage s’éclaira, et il s’exclama : « Ca y est, je suis à la limite du territoire que je connais. » Noldor se retourna. Dans un sourire il l’invita à avancer. Borgash fit soigneusement un pas en avant, et lanca : « Le froid, la sang, l’acier et la mort. Mes compagnons, me revoila !!»
« Alors, vous venez ? » hurla Urion loin devant eux. En s’esclaffant, les cinq compagnons coururent pour le rejoindre.

Au fur et a mesure qu’ils avançaient, le paysage se teinta progressivement de blanc. La route sillonnait à travers les montagnes. ;le premier haut pic apparu en face d’eux. Le chemin le contournait par la droite, mais les dénivelés s’annonçaient tout de même énormes.
Ellywyn grelotta. Sa tenue la tenait certes bien chaud, mais elle ne pouvait s'empêcher de frissonner à la pensée de leur objectif. Elle revit leur dernier périple à travers les landes désolées, aux confins du Maïr Gador. Les orques, la puanteur, la peur, la faim, les maladies…la gnomette secoua la tête, comme pour en chasser les images. A présent, tout était différent. C’était pour les halfelins qu’ils faisaient cela, et elle ne reviendrait pas sans eux !
Urion, seul à l’avant, avait un bon rythme de marche. Depuis qu’ils avaient quitté Nostril, il n’avait pas décoché un mot, hormis pour les sommer d’accélérer. A présent, le chemin disparaissait peu à peu sous la neige, mais l’humain ne semblait nullement gêné par le manque évident de repères.
Ellywyn, Kulg Aëron, Borgash et Noldor marchaient ensembles a quelques mètres derriere Urion. Pendant les premières heures de marche, les compagnons profitèrent de la route pour débriefer Borgash, et faire plus ample connaissance. Il écarquilla les yeux lorsqu’Ellywyn lui exposa les pauvres pistes auxquelles ils s’accrochaient. Il se tourna vers Noldor et s’exclama : « Mais…le Sommerlund, c’est immense ! Vous ne savez même pas ou chercher ? Ah pour ca, je voulais de l’aventure, on me propose du suicide. Et votre seule piste c’est cet…humain ? Et ben… ». Noldor ne répondit pas mais se contenta de lever les yeux au ciel en guise d’acquiescement. Pourtant, le nain avait effleuré une vérité incontournable. Ils n’avaient aucune piste, hormis Urion. N’étaient-ils pas en train de s’égarer ?
Noldor s’ennuyait un peu. Il regardait Urion marchant seul à l’avant, s’arretant à chaque croisement et choisissant le chemin avec une inclinaison de la tête.
« Vous marchez drôlement vite longues-jambes », choisit Noldor pour aborder Urion.
L’humain ne répondit pas et continua son trajet.
« Ferons-nous bientôt une pause ? Nos sacs sont lourds et j’ai faim » insista le gnome.
Urion resta toujours silencieux.
« Et ce…Neb qu’ils cherchent ? Sommes-nous bientôt parvenus a lui ?» continua Noldor, légèrement agacé par ce silence. Cette fois, Urion répondit d’un ton sec : « Oui ! Avant ce soir, j’espere », puis continua sans ralentir.
Noldor, encouragé, poursuivit. Il trottait presque sur ses petites jambes pour soutenir l’allure rapide de l’humain. « Alors ? Cela fait longtemps que vous êtes dans le métier ?» lança un peu ironiquement le gnome. « Quelques années…quelques années » répondit distraitement Urion.
-Et…quelles sont vos...aptitudes ? risqua Noldor.
Urion eut un rire bref : «Vous ne connaissiez même pas le chemin pour parvenir au Sommerlund, et vous voudriez me faire passer un interrogatoire pour savoir si je vous convient ? ».
Cette fois, ce fut Noldor qui resta silencieux. C’était vrai, les autres étaient de purs étrangers. Mais lui, lui savait. Toujours cette arrogance humaine…
« Je suis un ranger. Je connais le Sommerlund comme ma poche. N’ayez crainte, je ne serai pas un poids pour vous ». L’ironie était tant présente à la fin de sa phrase, que Noldor en fut presque irrité.
« Descendez de vos grands chevaux, et dites nous ou vous nous menez !!! »
Urion s’arrêta et regarda Noldor dans les yeux. Les autres les rejoignirent puis, Urion sembla se détendre et dit simplement : « il y a un monastère dans ces montagnes. Ils y ont soigné Neb. Je vous l’ai dit, nous y seront avant ce soir. » Puis, il se retourna et, emmitouflé dans son manteau, il avança sur le léger tapis blanc.

A midi, ils firent une courte pause. Ils avaient dépassé le premier pic. Le moine la barde et Borgash picorèrent une ration de survie. Noldor mangea une poire, tandis qu’Urion se contenta d’une pipe. Ils s’attardèrent peu et reprirent leur périple assez tôt dans l’après midi.

Pertes : Ellywyn, Borgash, Kulg Aëron : une ration
Noldor : une poire (1/2 ration)

Quelques heures s’écoulèrent encore. La neige avait cessé de tomber. A présent, 10 centimètres d’une neige pure et poudreuse recouvrait tout le territoire.
Contourner un flan de montagne, longer un ravin, traverser une rivière et recommencer. Ellywyn était complètement perdue, et ne devait son calme qu’au fait que Noldor et Urion semblaient sûrs d’eux.
Noldor avait encore une multitude de question à poser à Urion. L’après midi serait longue et le gnome, méfiant, espérait bien arracher davantage d’informations à ce rôdeur. Mais Urion était peu bavard et gardait le silence sur de nombreux sujets. Noldor ne parvint pas à savoir pourquoi le rôdeur se rendait en Sommerlund, mais comprit bien qu’ils leur cachait encore bien des choses. De même, il resta particulièrement silencieux sur le domaine de la religion. Mais par-dessus tout, Noldor voulait savoir comment Urion connaissait Neb, et pourquoi avait-il décidé de se joindre à eux.

« Et Neb, à quoi ressemble t’il ? » demanda malicieusement Noldor.
« C’est un halfelin. Un ordinaire halfelin … » répondit évasivement Urion.
« Mais…comment le connaissez-vous ? » continua le gnome
« Je l’ai retrouvé sur la route de …oh, je vous comprendrez ça au monastère » abrégea Urion qui semblait irrité par ces questions.
« Mais alors…, continua Noldor, jouant à merveille son rôle de curieux naïf, qu’attendez-vous de nous ? »
« Je…oh ! Regardez tous nous arrivons !!!! »

En effet : quelques kilomètres plus tôt, Urion avait brusquement bifurqué du chemin principal, choisissant une petite voie, longeant la paroi d’un pic qui semblait dominer la région. La route était si étroite, que les aventuriers ne pouvaient s’y engager qu’en file indienne, en prenant soigneusement garde de ne pas glisser, au risque de tomber dans le ravin gelé qui se construisait à leur gauche, au fur et à mesure qu’ils gravissait la montagne. Le chemin avait slalomé longuement dans la montagne, avant de déboucher brusquement sur une plate-forme gelée, circoncise de roche et de pins enneigés.
Il y avait un bâtiment construit a même la roche. Quelques colonnes soutenaient une voûte de roche brute, abritant une double entrée semblant s’ouvrir dans la roche.
Les compagnons hésitèrent un instant.
« Ne perdons pas de temps » s’impatienta Urion, tandis qu’il s’orientait vers une lourde porte de bois clouté, pourvue de deux énormes anneaux de fonte. Il se saisit de l’un d’eux, et cogna la porte.
Dans un grincement sinistre, elle pivota sur ses gonds.
L’entrée, un simple et court couloir pourvu de quelques marches s’ouvrit sur une grande salle pavée, froide et sombre. Deux douzaines de colonnes soutenaient un plafond perdu dans les ténèbres, quelques dizaines de mètres au-dessus d’eux. Aux deux extrémités de la salle, il y avait deux gigantesques statues d’or, représentant, l’une un homme corpulent, riant et assis en tailleur, l’autre une femme dénudée jusqu'à la taille, parfaitement proportionnée, et tendant les mains vers le ciel. La beauté de ces représentations contrastait avec le vide brut du reste de la salle.
Quelques humains étaient présents. Tous étaient vêtus d’un manteau de toile brune et rêche, un peu identique à celui d’Urion. L’un d’eux s’approcha.

« Que désirez-vous étrangers ? ». C’était quasiment un enfant. Peut être avait-il quinze ans . Il ne semblait nullement surprit d’une telle visite.
« Neb le halfelin s’il vous plait », répondit Urion, tout aussi nonchalant.
« Vous revoilà, maître Urion. » Puis, après avoir rapidement considéré les quatre aventuriers, comme s’il sondait leur personnalité du regard, il chuchota : « par ici s’il vous plait ».
Le jeune moine les mena à une petite porte, au pieds de la statue de femme.
Ellywyn senti son cœur battre plus fort. Ca y était ! Apres plus de 2 mois de voyage, elle retrouvait l’un des deux halfelins. Elle ne comprenait ni ou elle était, ni pourquoi, mais peu importait. Seule la présence de Neb l’intéressait.
Urion tout en suivant le jeune moine, expliqua en chuchotant : « C’est un monastère kaï vivant en autarcie. Ils vénèrent la Vie et la Santé. » Kulg Aëron sembla subitement captivé . « On les nomme les Taï-Kan. Ils sont pacifistes et connaissent les arts de la guérison. On dit qu’ils savent des secrets inconnus même des prêtres. Ils n’en restent pas moins de puissants combattants. »
Il parvinrent dans un espèce de cul-de-sac aménagé. Les murs étaient blanchis à la chaux, et la hauteur ne devait pas dépasser 1.80m, si bien qu’Urion devait courber la tête pour se mouvoir.
Régulièrement espacés, il y avait des lits superposés d’une propreté irréprochable.
Le moine leur demanda poliment de patienter quelques instants, puis disparu. Peu de temps après, un autre moine vint à leur encontre. Il était vêtu de la même toge, mais Noldor remarqua de fins liserés argentés sur la couture. Sans doute une marque de hiérarchie.

« Bonjour voyageurs ». C’était un vieillard. Des cheveux poivre et sel tombaient sur son front, camouflant de grands yeux bleus. Il avait une voie calme, grave et sereine. Pourtant, cet homme semblait posséder un grand pouvoir. Il avait cette harmonie profonde et apaisante du silence avant la tornade.
« Suivez-moi ». Chuchota t’il simplement.

Les aventuriers traversèrent la salle. Quelques lits étaient occupés par des malades. Nombre d’entre eux étaient inconscients. L’un d’eux semblait atrocement souffrir. Il avait de gros bubons rouges et suppurants sur le visage, et avait un atroce rictus de douleur a chaque accès de toux.
« Voici ». Le vieillard s’écarta poliment. Dans un lit, sous les draps, une forme immobile était couchée. Kulg Aëron tira délicatement les couvertures.
C’était Neb.
Prostré dans la position du malade, il était inconscient. Vêtu d’une chemise légère et ample, il eut un léger frisson dans son sommeil, et Kulg Aëron remit la couverture.
Ellywyn avait grand peine à contenir sa joie. Pourtant, le vieillard coupa court aux effusions de joies, et lança : « Maintenant, suivez-moi ».
Des regards interrogateurs se croisèrent, mais les aventuriers obtempérèrent.

Ils étaient parvenus dans une petite pièce sombre, avec une unique ouverture au Nord, laissant filtrer une lumière si blanche, qu’elle paraissait surnaturelle. La salle, avait pour unique mobilier une grande table de bois usé, quelques chaises, et des séries d’étagères sur lesquelles des milliers de bougies se consumaient. L’ambiance, malgré les retrouvailles, semblait quelque peu tendue.
« Asseyez-vous ». Le vieux moine prit la place de bout de la table, juste dans le contre jour.
« Que se passe t’il ? » demanda enfin Borgash. « Quelle est cette mascarade ? Va-t-on nous expliquer à la fin ? »
Le moine sourit en se tournant vers le nain. « Précisément. Mais…laissez m’en le temps. »
Un long silence succéda. Le vieillard semblait chercher ses mots.
« Bien. Commençons du début. Vous devez être Ellywyn, et Kulg Aëron. » dit il en désignant les deux compagnons. Puis, se tournant vers Borgash et Noldor :
« Et vous, vous devez être Akarias et Fëanor. C’est étrange, mais je vous imaginait autrement. » Les deux compagnons se regardèrent. N’était-ce pas les deux compagnons dont Ellywyn avait parlé ? Noldor allait ouvrir la bouche lorsqu’Ellywyn le reprit.
« Non, ne vous méprenez pas. Ce sont Borgash et Noldor. Deux compagnons de route connus récemment… ». La gnomette marqua une hésitation. « …mais…comment connaissez vous nos noms. Et pourquoi Neb… »
La vieillard la coupa. « Laissez moi vous expliquer, et, si besoin, vous me poserez les questions nécessaires. ». Son ton était doux et humain. Il prit une large inspiration, puis commença son discours tel un récit :
« Il y a bientôt dix jours, un individu étrange m’amena le corps inanimé de votre ami. Il ne me donna aucun renseignement sur cet halfelin, ni pourquoi il voulait le sauver. Mais il connaissait l’existence de notre sanctuaire, et notre science de la Vie.
Votre ami était dans un état pitoyable. Il avait été battu, sans doute torturé. Nous avons lutté contre la Faucheuse deux jours durant. Neb délira des heures et des heures, en lutte à la frontière du Néant. Les montées de fièvres lui arrachaient des récits épouvantables. Des noms revenaient sans cesse, les votres notemment, et surtout celui de Nédal. Puis, lorsque l’halfelin fut hors de danger, l’étranger s’en fut.
Il ne revint qu’une semaine plus tard, accompagné des amis de l’halfelin. »

Le vieillard marqua une pause. Tous s’étaient tournés vers Urion, qui avait allumé sa pipe, en écoutant négligemment le récit qu’il connaissait déjà.

« Neb est hors de danger à présent. Je lui ait administré une potion. Il devrait être sur pied des demain. Mais… ». Il hésita à choisir ses mots.
« Il a des séquelles. »
Ellywyn sursauta.
« Il a… ». Un nouveau silence. La gnomette, n’y tint plus. « Alors ? Parlez bon sang ! »
Il eut subitement un courant d’air qui fit vaciller les flammes.
« Il a perdu la mémoire »

La pipe d’Urion s’éteint. Il tapota un peu sur son dos afin d’en retirer les cendres, puis, d’une voie âpre, lança :
« Bien . Maintenant qu’ils savent, que faisons-nous ? »
Un vaste silence succéda. Kulg Aëron et Ellywyn étaient sous le choc. La barde finit par prononcer péniblement : « Mais…comment…cela a-t-il pu …enfin… ».
« Les raisons de cette amnésie sont difficile à expliquer. Peut être l’a-t-on empoisonné ; peut être est-ce un simple coup sur la tête…à l’heure actuelle nous n’en savons rien. Mais…ce n’est pas tout…. »
Encore une fois, Ellywyn se reprit, et manifesta soudain le plus grand intérêt pour le vieillard.
« Il y a quelque chose d’étrange. Urion nous a certifié avoir retrouvé Neb, seul, inconscient, et mourrant presque de froid au Milieu de la Trouée de l’Ostival. Nous avons procédé a une analyse magique de son aura, et nous avons trouvé des traces d’un sort puissant. »
Le vieillard toussota un peu.
« Il s’agit d’une variante d’un sort de téléportation. Nous en avons déduit que le sort avait échoué. Ceci pourrait expliquer la raison de la présence de Neb dans les glaciers. »
Les compagnons échangèrent des regards. Ils étaient en possession de quelques pièce d’un puzzle de milliers de morceaux.
« Aurait-il put parvenir jusque la par ses propres moyens ? » questionna Noldor.
« Impossible. Il n’était absolument pas équipé. De plus, nous avons trouvé de nombreuses marques de torture sur son corps. Il n’aurait jamais eut la force de faire un tel voyage tout seul. D’ailleurs, il était certainement inconscient lorsqu’on a lancé ce sort sur lui. »
Kulg Aëron sourcilla. Cette histoire sentait mauvais.
« Mais pourquoi l’aurait t’on torturé ? Et qui aurait pu lancer un tel sort, et dans quel dessein ? Et… ? »
Le vieillard le coupa.
« Etranger. Vous êtes sage, mais jeune et impatient. Je n’ai naturellement pas la réponse a vos questions. Tout ce que nous savons provient de la simple analyse de la trace magique de téléportation. Nous savons que le lanceur de sort devait être puissant, car les résidus magiques étaient encore extrêmement instables. Hors, sur l’île d’Arëladannon, il y a très peu de personnes capables d’une telle magie dans l’ostival. Nous avons pu déduire que seule une créature du Sommerlund avait pu en être l’auteur. »
Urion eut un rictus mauvais. De son ton ironique, il lança :
« Bravo, Kcolresh (NBMD : chasseur de prime légendaire connu dans tout l’Astorack). Nous sommes bien avancés. »
Le vieillard, à la surprise des compagnons, ne s’offensa pas. Il eut un sourire humble, puis, se leva.
« Etrangers, vous étés fatigués. Nous vous offrons notre toit pour cette nuit. Reposez vous. Nous reprendrons cette conversation demain matin. »
Sans attendre la moindre réaction des aventuriers, il s’éclipsa sans autre forme de procès.
Presque simultanément, le moine qui les avait accueillis entra dans la pièce.
« Je serai votre maître d’hôtel pour cette nuit. Mon nom est Lioubac Er’kerlumin De l’Ostival. Mais appelez moi Lioubac, cela sera plus commode. »
La petite troupe revint dans la grande salle de culte. Ils s’engagèrent dans une autre galerie, sous la seconde statue. Le couloir descendit sur quelques mètres. Ils traversèrent un hall frappant de vide, puis choisit un court couloir allant à gauche.
Ellywyn commençait à assimiler ce qu’elle avait appris. « Pourrons nous voir Neb ? » risqua t’elle . Le moine, sans s’arrêter, rétorqua : « Je pense que non. Il est encore faible et a besoin de sommeil. Vous le verrez demain. ».

Il y avait trois porte : une à droite, une à gauche et une au fond. Le moine poussa la porte de droite. La chambre était pourvue de 3 lits superposés, 4 armoires une table et 6 mètres, le tout occupant une trentaines de mètres carrés.
« Voici votre chambre. Il y a des repas pour vous sur la table. Si vous avez besoin de quoi que ce soi, n’hésitez pas : il suffit de tirer le cordon argenté au fond de la pièce. Sur ce, je vous laisse. Bon appétit voyageurs. »

Urion fut le premier a s’attabler. Il attaqua sans vergogne un plat d’haricots à la tomate. Visiblement, il ne semblait nullement troublé par les récents évènements.
Les autres posèrent leur paquetage, et l’imitèrent.
Le repas fut silencieux. Seul Noldor chantonnait. Il ne mangeait pas, et semblait s’ennuyer.
A la fin du repas, la conversation s’engagea :
« Alors ? On fait quoi maintenant ? » questionna ingénument Borgash.
« Nous n’avons rien d’autre a faire que nous reposer » répondit sèchement Urion.
« J’ai pas sommeil, et j’accepte d’ordres de personne » s’énerva Borgash. Urion émit un soupir méprisant.
« Un peu de calme s’il vous plait, intervint Kulg Aëron. Il est trop tôt pour changer nos plans. Nous avons trouvé Neb, mais Nédal est toujours absent, et, aux dernières nouvelles, il est dans le Sommerlund. Nous avons simplement accompli la moitié de notre travail.
- Mais…ne penses-tu pas que quelque chose se cache derrière tout ca ? »
C’était Ellywyn. Un silence subit succéda. Evidemment : tous avaient eut le pressentiment qu’ils étaient déjà impliqués dans une affaire bien plus importante.
« Quoi qu’il en soit, je ne peux pas dormir ». Avant qu’ils n’aient pu réagir, Borgash se rua vers le cordon et tira violemment dessus.
« Mais que fait-tu ? " demanda Ellywyn, incrédule.
« Je m’ennuie. Et quand je m’ennuie, je suis de mauvaise humeur. »’

Lioubac mit moins d’une minute.
« Que vous faut-ils voyageurs ? »
« Je m’ennuie. J’ai pas sommeil et ma hache me démange. » lança Borgash.
Le moine eut un demi-sourire. « Je vais voir ce que je peux faire pour vous. »
Moins de 5 minutes plus tard, Lioubac revint et annonça :
« Mon maître vous autorise a avoir accès à certaines salles. Il s’agit notamment des archives de la bibliothèque, et de la source. »Les aventuriers se regardèrent.
« C’est une bonne idée, j’ai besoin de me détendre. Un bain, c’est ce qu’il me faut » dit Urion
« Moi aussi, je prendrais bien un bain », continua Borgash.
« Des archives ? Ouaouuuuuuuh ! Mais c’est génial! », réagit Ellywyn.
« Moi, je vais dehors. Je vous rejoindrai demain. »
C’était Noldor. Il semblait quelque peu désabusé par la situation. Lui qui était si préssé de traverser la Trouée de l’Ostival.
« Quand a moi, commença Kulg Aëron,je… »’
Le moine le coupa. « Toi, tu viens avec moi » invita t’il. Kulg Aëron sourit. « Avec plaisir ! ».


Borgash poussa la porte de bois. Il avait suivit soigneusement les instructions afin de parvenir à la source du monastère
Il resta figé devant le spectacle.
La salle, vaste, avait été emmenagée autour d’une source d’eau chaude. Au milieu, une colonne de pierre avait été bâtie afin de permettre a l’eau de s’écouler en une harmonieuse cascade. Tout autour, il y avait un bassin de pierre segmenté par des cloisons de roche brune. L’eau s’écoulait par un orifice donnant directement sur l’extérieur. C’était un système très ingénieux.
La vapeur empêchait de voir distinctement a plus de 10 mètres, mais Borgash perçu quelques silhouettes dans et autour du bassin. Sans doutes des moines. Malgré la chaleur, un frisson lui parcouru l’échine.
Le nain contint ses pulsions, et s’en fut à la recherche d’un coin de bassin tranquille.
Il ôta ses vêtements puis entra dans le bain.
L’eau était délicieuse : chaude, mais non brûlante. Il poussa un large soupir de soulagement, et posa ses pieds sur une petite pierre lisse.
Soudain, il remarqua qu’il n’était pas seul. Il partageait le bassin avec quelqu’un. Visiblement, cette personne n’avait pas non plus remarqué sa présence. Soudain, elle tourna la tête. C’était Urion. Il eut une moue de dégoût en regardant flotter la barbe du nain, puis se leva. Il tourna le dos et s’éloigna.
Borgash sursauta. Le dos nu d’Urion était horrible. Il portait une cicatrice de brûlure rougie et bouffie sur tout le dos, de la nuque au bassin. Décidément, le passé de cet homme était bien mystérieux. Borgash n’y prit plus garde et referma les yeux.

Kulg Aëron avait suivit le moine. Il s’était engagé dans un long escalier en colimaçon, en pierre dure grossièrement taillée, montant vers la surface. Il y avait plusieurs milliers de marches. Profitant de leur agilité, les deux combattants gravirent les marches par quatre. La course dura un quart d’heure. L’escalier s’acheva sur une ouverture simple, révélant une plateforme. Kulg Aëron, fut d’abord ébloui par la réverbération de la neige. Puis, peu à peu, la scène se dessina. Il était au milieu d’un terre plein dégagé d’environ 100 mêtres de coté. Il n’y avait aucune issue hormis celle qu’ils avaient emprunté : ils étaient au sommet du pic, à plus de 500 mêtres de hauteur. La vue était imprenable. L’elfe parvint même à apercevoir la silhouette de Nostril au sud, par-dela les deux pics qu’ils avaient déjà dépassés ce matin. Au Nord, l’horizon était barré par une chaîne d’imposants glaciers.
(*Photo*)
« Ce sont les meilleurs combattants de l’Ostival » targua le jeune moine à Kulg Aëron.
Sur la plate forme, une centaine de jeunes hommes, impeccablement espacés en un parfait bloc carré, s’entraînaient à distribuer des coups, en une chorégraphie précise et impressionnante.
« Le Mew-Taï. C’est un art martial dont nous avons développé les fondements. »
Kulg Aëron resta bouche bée. Les jeunes gens enchaînaient de fabuleuses séries de coups, meurtriers, mais pourtant aussi fluides qu’une danse. La plupart des coups étaient portés par les coudes ou les genoux.
« Joint-toi à nous pour ce soir, Kulg Aëron nous t’apprendrons quelques enchaînements ».
L’elfe acquiesça. Il revit en songe ses premiers exercices, ses premières blessures…
Fouetté par le glacial vent des montagnes, il recommençait un entraînement qui s’annonçait des plus difficiles.


Ellywyn avait descendu un escalier sombre et humide. Elle était munie d’une petite clef de forme étrange, que Lioubac lui avait donné, et de deux torches dont l’une était éclairée. Au bout d’une vingtaine de marches, une porte de métal verrouillé apparu. Ellywyn se servi de la clef puis entra.
Un vrai fouillis : des étagères partout, jonchées d’ouvrages ouverts, des parchemin jaunis et poussiéreux.
Elyywyn dénicha une table, poussa de l’avant bras une pile de manuscrits et se saisit au hasard d’un document.
« De l’origine des krakens dans la mer d’Aran »Berk. Elle le jeta négligemment, puis en pris un autre.
« Histoire de la fondation de Tonkil » (NBMD : ville à l’ouest de Bersil)
Bof. Elle se leva, et entrepris une fouille sérieuse. Au bout de quelques temps, elle tomba sur un ouvrage des plus intéressants. « Le Sommerlund, cette terre étrange ». A l’aide d’une torche, elle se plongea dans la lecture de quelques passages.
Le livre avait été écrit à la main, à l’aide d’une encre rouge et d’une plume de cygne. Au hasard, Ellywyn commença un paragraphe :


« Le Seigneur maléfique a un pouvoir unique : la soumission irréfutable des peuples subsistants sur ses terres. Son empire est actuellement constitué d’une dizaine de régions, dont les plus importantes sont le Mérian, l’Erian et le Talcontar que nous traiterons plus profondément plus loin. Ces régions, dont l’aridité climatique et la stérilité imposent des difficultés irréfutables d’habitation, sont principalement occupées par des hordes humanoïdes. Tribus et clan d’Orques et de Kobold se partagent le territoire, mais les conditions démographiques sont également propices à l’existence d’aberrations, d’extérieurs, et même de rares dragons. »
Ellywyn passa quelques pages.
« Le pouvoir du Seigneur maléfique semble être lié à son Calice et à son Sceptre. Le Sceptre pour les hommes, le Calice pour les dieux. Si le rôle du sceptre est bien connu, celui du Calice reste un mystère. Seule son apparence est connue : une simple coupe en terre cuite (Note de l’auteur : devons-nous y traduire une marque de mépris aux dieux ?).
D’un point de vue militaire, le Sceptre reste un artefact des plus rares. Il semblerait (selon des analyses d’aura magiques menée par le célèbre Aramil dans l’est du Célébrintalath) qu’il puisse soumettre à sa cause des peuples entiers. Des études comparatives ont permis de prouver que le pouvoir du sceptre dépend bel et bien de la superficie du territoire contrôlé. Il s’agit donc d’un cercle vicieux.
Cette intéressante théorie expliquerait les incessantes guerres du Sommerlund avec les territoires du Nord.»
Ellywyn passa encore quelques pages.
« Le Seigneur maléfique se nomme, en langage commun, l’Aktar. La succession se base sur le droit du sang. Les fils de l’Aktar, au cours de leur vie, voient apparaître brusquement sur la peau de leur dos, la représentation d’un dragon noir. Des thèses soutiennent que la légitimité du successeur ne dépend que de la présence de cette marque, dont ils tirent l’essence de leur pouvoir. D’autres théories établissent un lien d’origine divine entre la présence de ces tatouages et le pouvoir du sceptre. »
Ellywyn leva la tête. Elle ignorait tout cela…en laissant négligemment choir l’ouvrage, une feuille simple datée de 2 mois s’en échappa. Ellywyn laissa tomber ses yeux dessus :
« Note aux services concernés : comme prévu, les 7 successeurs sont parvenus en Sommerlund. Guerre sur le point d’éclater. Demandons d’agir.
« Note de réponse : Refusons toujours d’agir. Inutile si la frontière n’a pas été violée, conformément à l’article 25.1 de la Convention. Rassurez-vous : avons situation bien en main. »
La gnomette ne comprit pas le sens de la lettre, mais réalisa au moins qu’il y avait 7 successeurs. Elle reposa les papiers sur la table et poussa un soupir. Elle avait mal a la tête. Apres un moment de repos, elle s’attaqua à une série d’ouvrage de musique de l’Ostival, qu’elle dévora jusqu’a tard dans la nuit.


La neige avait reprit. Noldor s’emmitoufla un peu plus profondément dans son manteau. Boërie était depuis trop longtemps restée sans surveillance. Il émit un sifflement clair, puis le volatile apparut.
Le gnome soupira. Il était fatigué. Ce soir, il faisait froid, mais pas assez pour obliger Noldor à se cloitrer entre quatre murs. Tout en cherchant son domicile pour la nuit, le gnome réfléchit. Il était troublé par quelque chose, mais quoi?
Le vieillard...c'était cela. Il l'avait vu ailleurs, dans un monde autre que le froid et la neige, sur une terre moins agressive que celle-ci. le gnome se concentra. Ca y était! La Conférence Géopolitique inter-continentale. Le grand conseil n'ayant lieu qu'une fois tout les dix ans, et traitant de l'avenir de certaines îles, surtout les zones de conflits ou les territoires chaotiques et instables.
Il l'avait vu débattre longuement sur un sujet dont il ne se souvenait plus. Ce qui l'avait vraiment marqué, c'était l'extrême solennité avec laquelle les autres maitres de conférence s'adressaient à lui.
Noldor s'allongea sur sa couchette. Le vent frais lui balaya le visage. Ainsi, cet homme était puissant. Mais que faisait-il ici alors? Bercé par ces énigmes, Noldor glissa peu à peu dans un sommeil sans rêves.

Lioubac tira les rideaux de la chambre.
"AAhh non!! Merde!! Encore un peu!!" protesta Borgash
"Il est l'heure. Le maître désire vous parler. Préparez-vous vite" répondit gentiment le jeune moine.
Dans un silence embrumé par le sommeil, les compagnons exécutèrent mécaniquement les gestes répétés tous les matins. Soudain, Kulg Aëron s'exclama:
"Et Noldor? Il est ou?"
"Tiens, c'est vrai! il n'est pas la!" renchérit Ellywyn.
"Bah...il a encore du dormir dehors. C'est toujours comme ça avec lui." rétorqua Borgash, de mauvais poil.
Les compagnons ne tardèrent pas à être prêts.

Lioubac les mena dans la même salle que la veille. Le ventre de Borgach émit un violent gargouillement. "On mange bientôt?" grogna t'il.
Plein de patience, Lioubac leur répondit que tout était prévu.
Une nouvelle fois, ils pénétrèrent dans la petite salle de culte, vide d'ornements, mais dont l'atmosphère était réchauffée à la flamme des milliers de bougies. La table avait disparu.
Assis en tailleur, par terre, une forme emmitouflée dans un manteau gris -le vieillard, sans hésitation possible- les invita à prendre place. Chacun s'assit sur un coussin puis attendit le dénouement.
Soudain, une voix stridente perça le silence: "Neb! Mais tu es la!". Ellywyn désigna d'un doigt tremblant d'excitation une autre petite forme, juchée sur un coussin.
Tous se tournèrent vers le halfelin. C'est ce moment que choisit le vieux moine pour amorcer la réunion matinale.
"Hum-hum!! Bonjour mes hotes. Avez-vous passé une bonne nuit? ...hummm...il me semble qu'il manque l'un d'entre vous..."
Les compagnons s'entre-regardèrent. Ellywyn répondit: "C'est vrai, vénérable maître. Il manque No...". A ce moment, un faucon se posa sur le rebord de l'unique ouverture de la pièce.
Il les regarda d'un oeil hagard, puis quelque chose d’irréel se produisit. La silhouette de l’oiseau devint moins nette, puis complètement trouble. Un petit corps se dessina la ou il n’y avait avant qu’une boule de plume. La transformation fut rapide. Comme presque tous s’y attendaient, c’était Noldor.
« Bonjour » clama-t’il. « Je ne suis pas trop en retard ? »Puis, sans attendre la réponse, satisfait de son entrée en matière, il alla s’asseoir parmis les siens.

« Bien ! » reprit le vieillard en souriant. « Je crois que nous pouvons commencer »
Il brandit une petite clochette de bronze, qui chanta une phrase courte et chaleureuse.
Presque immédiatement en réponse, Lioubac, ainsi qu’un autre moine qu’ils n’avaient jamais vu, entrèrent chargés de repas.
« Nous nous restaurerons en parlant, expliqua le vieillard. Et puis, vous partirez. Comme votre mission vous le demande. »
Les moines, sortirent après avoir respectueusement salué le maître.
« Tout d’abord, vous l’avez remarqué, Neb est à présent sur pied. »Neb sourit comme s’il avait fait un exploit.
« Et oui Ellywyn. Me revoila encore. Alors, quoi de neuf depuis la dernière fois ? »
Le ton désinvolte contrastait avec la solennité de l’instant. Ellywyn esquissa un mouvement de surprise : « Mais….il se souvient de nous !! »Le vieillard avala un raisin : « En effet. Son amnésie est tout à fait particulière. Il semblerait que sa mémoire n’ait été atteinte que partiellement. C’est peut-être un syndrome rare ; mais pour moi, la thèse d’un poison sélectif est plus plausible. »
Kulg Aëron mordit dans une miche de pain, puis tenta d’articuler convenablement sa phrase : « Mais il sais toujours se battre au moins? »
« En effet, jeune étranger. Il semblerait que Neb n’ait perdu que la mémoire récente, disons…cette dernière année. Ceci explique pourquoi il vous reconnaît. Cela nous assure également que ses talents son intacts. N’est ce pas Neb ? »
En guise de réponse, le halfelin ralluma, d’un brutal geste de la main, une dizaine de bougies.
Noldor, qui picorait jusqu’ici une grappe de raisin juteux, sembla s’impatienter.
« Bon. Et si nous passions aux questions sérieuses ? »Le vieil homme, d’un regard, l’invita à poursuivre.
« Qui êtes-vous, et pourquoi faites-vous tout ceci pour nous ? »Le vieillard porta sereinement à sa bouche un petit bol plein d’un liquide chaud et odorant. Il se désaltéra longuement, puis toujours méthodiquement, reposa le contenant sur le sol.
«Mon identité ne vous dirait rien. Quand à ce qui me motive réellement… »le vieillard chercha ses mots un instant, et dit : « Disons qu’il y a des sphères ou l’on parle beaucoup de vous. J’en sais bien davantage sur vous que vous ne pouvez le soupçonner. Et…votre rôle pourra servir à bien des intérêts… »Le vieillard prit une grande inspiration, puis continua : « Le Sommerlund est surveillé. Non pas par des espions de l’Ostival, mais par des organisations bien plus puissantes. Vos noms sont connus de bien des corporations. Je ne vous parle pas uniquement du Sommerlund, mais de tout l’Astorack. Votre passage en Maîr Gador à laissé des traces. On fait des recherches sur vous, on sait qui vous êtes. »
Il marqua une pause, puis baissa le ton : « Ecoutez. Faites ce pour quoi vous êtes venus. Le Sommerlund est une terre bien agressive, mais vous pourrez vous en tirer. Ne vous occupez de rien d’autre. Mais n’oubliez jamais que vous êtes surveillés… »
Un courant d’air entra dans la salle. Les compagnons achevaient leur repas. Urion avait déjà bourré sa pipe et tirait pensivement de longues bouffés sur le tabac incandescent.
« Concrètement, que devons nous faire ? Ne pouvez-vous pas nous aider ? » questionna Kulg Aëron. Le vieil homme sembla choisir soigneusement ses mots.
« Vous êtes surveillés, je vous l’ai dit. Je ne peux pas vous aider, je compromettrait ainsi ma position. Cela dit… » il plissa les yeux. « cela dit…les paroles s’envolent n’est ce pas ? »
« Des informations. Voilà ce que je peux vous fournir » Sans attendre l’acquiescement des aventuriers, il continua : « Le Sommerlund, vous devez le savoir, est en pleine guerre de succession. Toutes les armées du territoire sont en marche, et des batailles éclatent un peu partout. Les 7 fils d’Arknar sont à l’origine de ces troubles. Tous sont aptes à recevoir le pouvoir. En réalité, cette guerre n’est qu’une simple démonstration de puissance et d’autorité. Le meilleur seigneur est ainsi désigné…mais… »
« Depuis quelques années, une organisation très puissante a décidé de s’emparer du Sommerlund. Il s’agit d’un culte. Si ses pratiquantes mettaient la main sur les artefacts d’Arknar, l’île toute entière ne connaîtrait plus de repos. Cette guerre connaît donc des enjeux bien plus importants. »
Profitant d’un moment de silence, Ellywyn glissa :
« Mais nous, que devons nous faire ? »
Le vieillard eut un rictus étrange. « J’ai vu bien des choses, murmura t’il, et votre destin, aventuriers, est complexe et peu commun. Cherchez votre ami, comme vous le désirez, et laissez faire les choses. »

Urion acheva sa pipe. « Bien !, lanca t’il. Merci papi, mais nous, on est préssé. Il y a encore pas mal de marche à faire alors… ». L’humain se leva.
Le vieillard cligna les yeux, puis se leva a son tour. « L’impatience…méfiez-vous, elle peut être un ennemi dangereux… Néanmoins, votre ami a raison. Il est temps pour vous de partir ».
Noldor maudit Urion mentalement. Il y avait encore tant de questions a poser.
Le vieux moine glissa quelque chose à l’oreille de Neb. Neb acquiesça.
« Voyageurs, je vous salue. Lioubac s’occupera des derniers détails. »Puis il disparut comme il était venu. Quel étrange vieillard ! Pourtant, tous savaient qu’ils reverraient un jour cet homme.


Un grosse rafale de vent s’engouffra dans le cosaque d’Ellywyn. Elle referma son pardessus.
Depuis quelques kilomètres, la neige recommençait à tomber.
Ils avaient quitté la chaleur douillette du monastère si vite.
Il arpentaient à présent un chemin zigzaguant à travers des dunes de neige. La première haute chaîne des monts du Péril s’étalait, à une ou deux lieues devant eux. Selon Urion, le passage de la trouée de l’Ostaval était juste derrière : un gigantesque chemin de 6 kilomètres à travers les deux plus gros glaciers du continent.
Neb était à sa gauche. Une conversation animée s’était engagée, et, aussi bien Kulg Aëron qu’Ellywyn s’étaient rendus comptes que Neb n’avait rien oublié de leur ancien périple.
Bien vite, la gnomette tenta d’en savoir un peu plus sur leur mission. Mais à chaque tentative de souvenir, Neb était pris d’un épouvantable mal de crane.
Ellywyn sortit la lettre qu’ils avaient récupéré dans la cabane du pécheur. Lorsque Neb posa les yeux dessus, il émit un gémissement pitoyable, et manqua de perdre connaissance.

Il n’y avait rien a faire. Neb, hormis par ses pouvoirs étranges, leur était d’une inutilité totale dans cette mission. Kulg Aëron soupira ; le principal, c’était bien qu’il était en vie non ?
Les moines avaient été d’une hospitalité au delà toute espérance. En plus de la nuit et des informations qu’ils avaient récoltés, ils avaient cédé à Neb un peu d’équipement. A part Neb, tous ignoraient ce qu’il avait réellement reçu, et d’ou provenait cet équipement.
Ellywyn songea a ce que Lioubac leur avait dit : « Méfiez-vous. Des loups ont été recensés dans les montagnes. Ils sont particulièrement agressifs cette année. Ne vous dispersez jamais, et allumez toujours un feu lors d’une halte. » C’était rassurant.
C’était le milieu de l’après midi lorsque des rafales de vent ont commencé à balayer le territoire. Ils traversaient le dernier terrain à peu près plat, jonché de pins trop frêles pour leur lourd fardeau blanc. Le temps prenait des allures de tempête de neige, et bien vite, leur acuité visuelle baissa nettement. Les grands pics étaient à présent camouflés par le brouillard neigeux.
La température aussi avait nettement chuté. Ils l’avaient ressenti. Pour l’instant, leurs chauds vêtements les protégeaient, mais jusqu'à quand ?
Le vent hurla une nouvelle fois. Kulg Aëron, à l’arrière du groupe, avait de plus en plus de mal a distinguer leur meneur : Urion. Et la neige continuait à tomber, centimètre par centimètre.
Kulg Aëron hurla de ralentir. Mais le vent couvrit complètement sa voix. L’elfe tenta bel et bien d’insister, mais le désert blanc avalait tous ses mots. La panique monta peu à peu.
Soudain, il aperçu Urion. Il s’était arrêté. Soulagé, Kulg Aëron courut rejoindre ses compagnons qui avaient fait un cercle autour de lui. Il hurla afin que tous comprennent :
« C’est impossible !!! Le temps est trop mauvais !!On ne peut pas continuer comme ça !!! »C’était un bon meneur d’homme : il flairait le danger.
« Quelqu’un a une corde ? »




Gain: Ellywyn: 600Px
Noldor: 500Px
Kulg Aëron: 750Px
Borgash: 550Px
Neb: 500Px + équipement (voir dans topic adéquat)

* Note concernant Beorië : Noldor lui lance une Endurance aux énergies destructives tous les matins. Le sort durant 24h, il suffit à la protéger du froid jusqu'au matin suivant...
Et en ce qui concerne la tempête, elle a appris à voler très haut dans les airs de façon à éviter les bourrasques qui agitent l'air près du sol. Quant aux loups... ben... un faucon sanguinaire étant ce qu'il est (cf feuille de perso de Noldor), le prédateur n'est peut-être pas celui qu'on croit *

Plié vers l'avant pour résister de son mieux aux assauts du vent qui, de plus en plus violents, menaçaient à chaque fois de l'emporter au gré de leurs courants d'altitude, plongé jusqu'aux genoux dans la neige poudreuse et glacée qui ne cessait de tomber, Noldor sourit doucement tandis qu'à quelques mètres de lui, Urion essayait de rassembler le groupe et de former une ligne de corde.
Un frémissement nouveau agitait sa colonne vertébrale, et un bien-être diffus se répandait doucement dans tout son corps. Ses nerfs vibraient d'une énergie soudaine, et cela faisait bien longtemps qu'il n'avait plus connu cette sensation quasi divine. Une étrange manifestation mystique... Elle prenait possession de lui à chaque fois qu'il se trouvait dans une situation naturelle extrême, quand la Nature déchaînait sa fureur autour de lui et qu'il sentait son irrépressible soif de liberté qui coulait dans ses artères et dans ses veines comme la sève furieuse d'un arbre blessé. Ecartant ses maigres bras pour sentir la caresse brûlante des flocons de neige percutant ses mains nues, fermant les yeux pour mieux entendre le souffle énorme du vent des cimes, sourd aux activités de ses compagnons qui s'harnachaient non loin, il se laissa gagner par une transe immortelle.
Ne faire qu'un avec la Nature... Jamais il n'avait mieux compris le sens de ces mots que dans ces situations périlleuses, lorsque toute la Création semblait se déchaîner contre ceux qui ne la comprenaient pas. Et ici, à deux pas du Sommerlund, si proche de sa terre natale, il sentait plus que jamais la toute-puissance de la Nature et des Eléments. La Raison a ses limites que seule une transcendance mystique peut dépasser...
Il ouvrit la bouche, comme pour crier, mais le son qui sortit de ses poumons, à peine couvert par le hurlement du vent, n'était pas celui d'un gnome : c'était le rugissement d'un félin. Affairés à s'attacher solidement, les aventuriers se retournèrent subitement : à la place de Noldor, comme si sa cape de fourrure blanche avait brusquement fusionné avec son porteur, se tenait un gros léopard des neiges, presque invisible, tache de blancheur opaque dans l'immensité de diamant. Deux yeux féroces les scrutaient d'un air curieux...

L'animal s'approcha, visiblement à son aise dans cet environnement hostile, et pencha la tête ostensiblement devant Urion. Il était prêt à se laisser attacher en tête du groupe, s'il le fallait, mais accepterait aussi avec joie tout autre suggestion qui lui serait faite...

PS On va voir si Urion c'est un vrai ranger du bon vieux temps, ou s'il laisse le contrôle à ceux qui savent faire dès que ça devient un peu difficile

NBMD: pas de problème pour le changement de forme. Par contre, j'aimerais bien avoir ses caracs (ou les carac de la bete dont tu t'es inspiré). Ca pourrait etre utile...
Bon, la, j'ai pas le temps de répondre (vive les révisions). Mais je poste un message des que je peux (ce soir sans doute)

Ah oui, pas bête, ça, quand je change de forme faut que je pense à te prévenir

Alors, le léopard des neiges n'existant pas dans le Guide des Monstres, on va partir sur une base de léopard de base en changeant juste un truc : le bonus de Discrétion dans les hautes herbes devient bonus de Discrétion en zone enneigée.
Je passe sur les caracs de combat que je calculerai au besoin, mais sinon le léopard se distingue par sa polyvalence de compétences (bonus racial en saut, déplacement silencieux, discrétion, équilibre, escalade), d'autant qu'il a un score de déplacement d'escalade de base (6 m).
Dernière chose : vision dans le noir et odorat.

S'il te faut les bonus exacts, je te calculerai tout ça, sachant que de toutes façons Noldor conserve ses degrés de maîtrise de gnome...

Non, c'est bon, ca me suffit.
par contre, pour info: Boërie peut sans problèmes voler à une altitude assez haute afin de gérer les bourrasques de vent. Par contre, bien qu'ayant une tres bonne vue, elle ne vous verra pas, au sol, à travers la neige. Elle mettra donc un certain temps à venir si tu l'appelle...

Je m'en doute bien... De toutes façons, même le plus perfectionné des sifflets ultra-sons va avoir du mal par ce temps de chien. Faut que je pense à installer le GPS et la visée laser sur mon faucon, un de ces quatre...

Boh, tant qu'elle se trouve à manger toute seule, ça devrait aller...

Le vent redoubla d'intensité. Urion, toujours devant, courbait la tête sous les périodiques et sournoises rafales de vents glacial. Pourant, il ne ralenissait nullement l'allure. Derrière lui, juste à quelques mêtres, Kulg Aëron suivait l'humain sans peine. Mais le froid, dont il était peu habitué rendait la balade nettement moins amusante. Juste dérriere le nain, la gnomette et le halfelin suivaient, nettements plus sérrés, afin de ne pas se perdre. Tous remerciaent interieurement leurs deux prédecesseurs, de leur frayer un passage dans la neige qui leur parvenaint déja à mi-molet.
Une violente bourrasque prolongée figea le groupe un instant. Lorsque le vent s'apaisa un peu, Urion réclama une corde. Ellywyn un peu à l'arrière entendit à peine la requète. La neige coupait toute ligne de vue à plus de quinze mêtres. Elle discernait à peine les maigres pins noirs, qu'elle savait pourtant à quelques mêtres d'elle, au bord du chemin.
"Merci" dit dimplement Urion en prenant la corde d'Ellywyn, sans même la regarder. L'humain déplia la corde.
"15 mêtres environ. Ca n'est pas as..."
Une bourrasque de vent coupa la fin de la phrase.
"...nez ceci!! ". Lorsqu'Ellywyn releva les yeux qu'elle avait instinctivement protégé, Kulg Aëron tendait sa ceinture au rodeur.
"C'est exactement ce qu'il me faut!" remercia l'humain.
Profitant d'une courte accalmie , Urion, en deux tours de main, joint corde et ceinture par un solide noeud marin. Puis, il encorda un à un ses équipiers. Il était en train de sérrer le noeud de Neb, en fin de groupe, lorsqu'il lacha une exclamation.
"Qu'est-ce qu'...!!"
Emergeant du néant blanc de la tempête, un féroce léopart des neiges apparu. Urion porta instinctivement la main à sa taille. Pourtant il ne dégaina pas.
L'animal s'approcha, mais ne semblait nullement agressif.
"C'est Noldor!!", pouffa Ellywyn, sautant d'un pied sur l'autre pour se réchauffer. "Il s'adapte au froid ainsi. Ce que je l'envie!!!"
Urion rétorqua
"Je pense pas qu'il ait besoin de corde. Il nous suivra à vue, ca doit être facile pour lui."
Sans plus de discours, Urion reprit la tête de la troupe.
Urion avait raison. Noldor voyait parfaitement les contours du paysage. Sa morphologie occulaire, la forme de ses arcades, la nature des milliers de poils protégeant sa rétine, son acuité visuelle naturellement excptionnelle, lui assuraient un confort apréciable dans cette prérilleuse marche. Son attention se porta sur Urion. en tête de groupe, il se prostrait soumis aux agressions du vent. Il ne devait pas voir à plus de quelques mêtres. Pourtant...Noldor remarqua que l'humain contournait habilement de petites crevasses de glace, sans doutes fatales, et suivait une esquisse de chemin avec une précision surprenante.

A présent, la route était rude. Urion n'avait autorisé qu'une petite pause en plus de quatre heures de marche. Ils étaient aux pieds des dernières montagnes avant la Trouée de l'Ostival, le passage qu'ils prendraient à travers les glaciers éternels.
Le vent s'était apaisé, et de gros flocons de neige légère tombait à présent. Depuis un certain temps, il n'y avait plus de route. Urion s'efforcait de choisir le passage le moins perilleux, et s'en sortait avec un certain succés. Il allaient à présent arpenter le flan ouest d'un pic, leur permettant , selon Urion de rejoindre directement la Trouée de l'Ostival. Mais le chemin était ardu: longeant un brutal pan de roche, un mêtre de route séparant le ravin de la roche. Mais pour l'aventure, ils attendraient demain. "La nuit, c'est la mort dans la montagne", avait certifié Urion. Ils camperaient avant.
Ils avaient contourné un lac gelé. Les stalagmites suspendues aux branches des pins scintillaient. Hormis le froid mordant, la route abrupte et irrégulière, la balade aurait été distrayante.
La troupe traversa un bosquet. Un terrait plat, d'un ou deux hectares, offrait un lieu propice à une halte. Une petite rivière s'efforcait de couler parmis les glacons.
"Sommes-nous bientot en haut?" grelotta Ellywyn.
Urion fit non de la tête. La gnomette empoigna la fourrure de Noldor pour se réchauffer. "Nous allons bientot monter un campem..."
Il stoppa net sa phrase. Son visage blanchit un moment. "et merde!!" lacha t'il.

jets de perception auditive:
Noldor: 10+10=20 (réussite)
ellywyn: 12+1=13 (échec)
Boragsh: 18+0=18 (échec)
Neb:4+2=6 (échec)
Kulg Aëron:19+10=29 (réussite)


Noldor se figea sur ses pattes.
"Qui a t'il?" gémit Ellywyn.
"Des loups ont hurlé. Ils ne sont pas loin". répondit Kulg Aëon qui avait aussi réagit au signal. Neb et Borgash sortirent leurs armes.

Gain: Noldor, Kulg aëron: 75Px

Un râle rauque parcourut la forme féline, tandis qu'elle reprenait petit à petit son apparence gnome dans un étrange ballet de fourrure et de peau bronzée. Quelques secondes suffirent pour qu'à nouveau Noldor se tienne devant ses compagnons, toujours aussi petit, et toujours aussi souriant.

Noldor reprend forme gnome, de façon à ce qu'il lui reste une transformation animale pour la journée.

Il s'approcha du cercle formé instinctivement par ses amis, fit doucement le tour du groupe et se planta devant Urion.

" Des loups ? Probablement pas les plus insolites, mais peut-être bien les plus dangereux des prédateurs des montagnes. Toujours là quand on les attend le moins, prêt à cueillir le voyageur imprudent qui a trop marché en fin de journée... Le Crépuscule des Bêtes... C'est ainsi que l'appellent les Elfes de la Lune de Celebrintalath. "

Il se renfrogna brusquement, puis son visage s'éclaira.

" Mais ce sont aussi des créatures intelligentes, au-delà de la moyenne de leur espèce. Les conditions climatiques de la région ne leur permettent pas autrement. A l'instar des tribus barbares les plus primitives, les meutes respectent une hiérarchie sommaire qu'il faut apprendre à comprendre et à utiliser. Je dois trouver le chef de meute ! "

Bon, après je ne m'avance pas puisque je suppose que les loups, en chasseurs rusés, vont avoir encerclé le groupe (mon idée initiale était d'avancer dans la direction des hurlements, mais ça parait bête). Quand ils pointeront le bout de leur nez, Noldor va essayer de repérer le meneur (ou la meneuse ) du pack, et se concentrer sur lui/elle pour un jet d'Empathie avec les animaux du plus bel effet.
Après, en fonction de comment tout marche ou pas, Noldor a plein d'autres idées que j'énumère en vrac : des sorts de charme (Charme-animal, Communication avec les animaux), d'invocation (Convocation de monstres IV ; je doute que les loups osent s'approcher d'un élémentaire de feu, par exemple) ou en dernier recours l'ultime forme animale de Noldor, en loup, pour "charmer" la cheftaine de meute ou le provoquer en duel.
Ouf, j'imagine plein de trucs inutiles, dans un seul but : éviter le combat !

Borgash attrapa sa hache sans gste brusque. UN frissons parcouru son échine au contact de le froideur de l'arme et en pensant au combat qu'il allait vivre. Il se rendait compte qu'il attendait ça depuis longtemps. Il prit l'arme fermement des deux mains et, se rappelant des entrainement sur les terres naines, positionna son corps dans la posture dite du Roc d'acier.

Mais il se rendit vite compte que ses compagnons ne sembalit pas aussi prompt à dépoussiérer leurs armes. Il ravala une grimace et un insulte, jura dans sa barbe au nom de Moradin et se résigna à attendre la décision des autres.

Il se concentra tout de même pour pouvoir user de ce pouvoir étrange qui coule dans ces veines si besoin et pour pouvoir frapper le plus fort possible.

NBB: si besoin.
Round 1: botte de rapidité, Affutage, Coup au but
Round 2: Tatane et Flou
Round 3: Tatane et Déplacement
Round 4 et plus: Bonzaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
je rajouterais si besoin pour plus de détail.

Il attendit alors les loups.

Neb, voyant Borgash attrapant sa hache, se prepare mentalement a agir (fire ball !! ) et se prepare a sortir son arme en dernier recours....

Noldor: jet de connaissance de la nature: 8+18=26 (*réussite*)
Ellywyn: jet de connaissance de la nature: 9+5=14 (*échec*)


Un ennui n'arrive jamais seul. Au premier hurlement, le vent rétorqua par une bourrasque sifflante et glaciale.
"On va avoir un autre coup de vent", hurla Urion pour se faire entendre. Tous savaient désormais ce que cela voulait dire: une vue limitée à 10 mêtres, la peau brulée par le gel, les gémissements des bourrasques assourdissantes.
Au loin, les hurlements se succédaient comme un chant de rituel macabre. Tous avaient sorti leurs moyens de défense, comme des bêtes acculées, traquées, n'ayant plus d'autre issues que de vendre chèrement leur peau. Tous attendaient, tremblants de peur, de haine ou d'impatience, l'attaque de leurs adversaires.
Borgash murmurait injures et jurons, comme pour se donner du courage. Le nain savait qu'ils n'auraient aucune chance s'ils devaient combattre au coeur de la tempète. Les hurlements lugubres leur parvenaient de partout. Ils étaient encerclés. Pourtant, les loups n'apparaissaient pas.
Soudain, Urion sembla prit d'un accés de panique. Jamais il ne leur avait paru si désemparé. Il rangea ses armes, et hurla:
"NON! Ce sont des aëgworgs! Fuyons!! Nous n'aurons aucune chance ici!!!".



Gain: Noldor: 50Px

(NBMD: désolé, Mick ne revient que dimanche. Mais rien ne vous empèche de participer en attendant qu'il revienne
Ps: vos actions de combat sont prises en compte pour une éventuelle confrontation contre les aëgworgs )

*mais ou aller ? nous sommes encerclés....dire que j'etais dans un nid douillet il y a pas si longtemps ....*
Ne connaissant pas du tout le coin , Neb se prepare au combat tant que qqun n'indique pas la marche a suivre pour suivre . Tout en ce demandant ce que ces creatures peuvent avoir de si dangereux, se demandant comment cet etranger enavait deja vu et en etait sorti vivant, il commence a echauffer ses mains (comme pour le coup des bougies ^^)

NB pour ce qui est des sorts , n'ayant pas ma liste de sort sur Pau et n'ayant pas prevu de reintegrer la campagne a ce moment la ....je considere que je n'ai que mes sorts de feu pour le moment donc en particulier boule de feu et main brulante .... (si qqun avait par hasard la feuille du chaman igné et pouvait me l'envoyer cela me permetrrait de finir les details manquant pour ma feuille ....(erf g ete pris de court ...)

"Fuire? Mais pour aller où? Maître Urion, Maitre Noldor? Avec ce vent..."

Borgash ravala l'injure qu'il réservait pour ses maudis bestioles et se résigna. Si Urion avait dit qu'il fallait fuir, autant le faire des qu'il le dit.

NBB:je met de côté mes action pour le combat et me pépare à lancer un "Repli expéditif" sur moi même pour fuire plus vite.

NBMD: je rappelle la situation: vous êtes en pleine montagne. La température avoisine les 0°C, et une nouvelle chute de neige est imminente. Des hurlements de loup vous parviennent depuis un moment, mais ils proviennent de loin. Vous vous êtes mis en position de combat afin de vous préparer à l'assaut. Pourtant, à en juger par les incessants hurlements, les loups ne se rapprochent pas. Parallellement, le vent se lève et les nuages chargés de neige approchent.

PS: n'oubliez pas le caractère de vos Pj: vont-ils attendre l'avis de Noldor pour agir? Vont-ils accepter de fuir?

J'attends ton avis sur ma question pour me prononcer... Mais je suis d'ores et déjà d'avis, au vu des nouvelles informations dont je dispose, de trouver une grotte

Je suis pour la grotte... même si c'est celle de ces cabaux de malheur! Je m'en vais te le mettre dehors à grand coup de piedsdans le train moi ces toutous!

PS: Borgash aime pas ce sentire impuissant!!!

Bon ben, au vu de la redoutable efficacité d'Ellywyn pour ses jets de connaissance de la nature et tout, je vais p-ê attendre que les maîtres en la matière (style le rôdeur et le druide pour pas les citer) nous trouvent un abri.

Puisque nos assaillants n'ont pas l'air décidés à se geler joyeusement avec nous, Ellywyn commence quand même à essayer de se souvenir où elle a vu un abri pour la dernière fois, et cherche autour d'elle pour déceler quoique ce soit d'habitable.

Une désagréable rafale souleva capes et pardessus.
Urion avait déja rengainé ses armes. A chaque nouvel hurlement des bêtes affamées, il s'impatientait un peu plus. Les appels réguliers des bêtes carnassières étaient une véritable épreuve psychologique. Même Borgash sursautait, lorsque, de temps à autre, un hurlement porté par le vent était plus profond que les autres.

Noldor s'était un peu éloigné. Il avait le nez pointé dans la direction des gros nuages gris clair, qui avancaient à pas redoublés. Quelques lugubres gémissements continuèrent à résonner au loin. Puis, le gnome, rejoignit subitement ses compagnons, comme s'il avait pris une décision.
"La tempète sera sur nous dans un quart d'heure" annonca t'il au rodeur, d'un ton connaisseur.
Cette information fut décisive. En trois gestes de main, les aventuriers rangèrent leurs armes et nouèrent leurs vêtements en prévision d'une marche forcée. "Vite!!" hurla le rodeur. "On a quinze minutes pour sauver nos peaux!!"
Urion était déja sur la route. Les cinq compagnons, engagèrent son pas.

Le rodeur imposa au groupe un rythme de course de fond. Si Kulg Aëron suivait relativement aisément, la course tournait au cauchemard pour les petites personnes. Le chemin était grossier, caillouteux et irrégulier, et chaque pierre semblait sournoisement placée pour buter dessus.
Urion, au bout de quelques minutes, choisit un chemin de traverse qui déviait de leur route originelle.
"Vite!! Ou on y sera jamais à temps!!"
Aucun des cinq compagnons ne savait ou Urion les menait. Noldor connaissait quelque peu la région, et supposait qu'il étaient à la recherche d'un abri naturel quelconque.
Le vent redoubla d'intensité. Les premières bourrasques chargées de lourds flocons blancs et humides commencèrent à ralentir leur course. Pourtant, Urion ne se déconcentrait nullement, et poursuivait sa route avec une obstination presque désespérée.

Noldor: jet de vigueur: 5+5+4=14 *échec*
Borgash: jet de vigueur: 17+8=25 *réussite*
Ellywyn : jet de vigueur: 7+5=12 *échec*
Kulg Aëron: jet de vigueur: 5+8=13 *échec*
Neb: jet de vigueur: +5=25 *réussite*

Urion se retourna. A travers les rafales de vent blanc, il distinguait à peine ses suivants immédiats. C'était Borgash et Neb.
"Ou sont les autres?" hurla t-il, à mi-chemoin entre la panique et la colère.
Ils n'eurent pas besoin de répondre. Quelques secondes plus tard, arrivaient Ellywyn, Noldor et Kulg Aëron, haletants, les vêtements couverts d'une épaisse couche de neige. Ils ne couraient plus.
Les hurlements n'avaient pas cessé. Pire encore, les loups les avaient suivis et en avaient profité pour ressérer leur cercle. Ces prédateurs étaient extrèmement habiles: aucun des aventuriers n'avaient, au cours de leur marche, apercu la moindre parcelle de leur fourrure.
Urion devint fébrile. "Pas ici!! Pas maintenant!! Il y a un abri pas loin!! Vite!!"
Mais les trois retardataires étaient à bout de force. Leur unique instinct de survie les poussaient à avancer. Quelques précieuses minutes s'écoulèrent ainsi. Puis, une série de rafales, dans lesquelles ils perdirent vue et audition, se succéda.
Urion fut soudain prit de tremblements. Kulg Aëron tendit l'oreille. On entendait plus rien.

"Sortez vos armes!! VITE!!!!!"
Le groupe eut à peine le temps de s'exécuter. Une nouvelle bourrasque , venue droit de l'enfer, les avala.
Les quinzes secondes qui succédèrent furent parmis les pires de leur vie.
Le coup de vent les aveugla. Borgash eut à peine le temps de voir surgir, à sa gauche, une grande forme ressemblant à un léopard. Dans un instinctif geste de survie, il lanca à l'aveuglette un coup de hache. La hache siffla dans l'air. En réponse, une gerbe de sang gicla. Borgash, incrédule, ressenti une vive douleur au membre gauche. Un coup de machoire avait arraché la main.
Derrière, la situation était tout aussi chaotique. Un hurlement d'Ellywyn, a peine perceptible à travers la tempète, témoigna de la présence d'autres bètes. Simultanément, Noldor écopa d'une violente lacération dans le dos. Le sang, chaud et moite, commenca à s'écouler le long de sa colonne vertébrale. Kulg Aëron plus vif, dans un réflexe de survie, réussit à esquiver une fatale morsure à la gorge.

Le premier assaut était passé avec la bourrasque. Le vent se reposa un instant. Urion vociféra: "Vite! On est plus très loin!!". Puis, il s'enfuit en courant. Les compagnons n'hésitèrent pas l'ombre d'un instant et prirent ses talons.
Ils avaient de la chance. La bourrasque suivante tarda à venir. A travers le vent et la neige, Urion courait du plus vite qu'il le pouvait. Bientot, creusée à même un bloc rocheux, une caverne peu profonde apparu.
"PAr ici!! Vite!! On peut...."
Une nouvelle bourrasque éclata, couvrant la voix d'Urion.
Et les loups donnèrent un nouvel assaut.

La neige brûlait les yeux. Impossible de se défendre. Une morsure arracha un hurlement lugubre à Ellywyn, tandis qu'un coup de griffe lacéra le molet gauche de Kulg Aëron.
Neb n'y tint plus. Il hurla si fort, qu'au coeur même de la tempète, ses compagnons l'entendirent :
"S'en prendre plein la gueule sans rien dire, très peu pour moi!!" et une incantation succéda*. Une énorme boule de feu explosa à quelques mètres seulement de Borgash. Dans la lumière de la déflagration, les aventuriers purent nettement apercevoir la silhouette de 6 grands prédateurs**. Deux loups émirent un gémissement, et, pour la première fois, ils hésitèrent à poursuivre leur attaque...suffisemment longtemps pour que la blizzard se calme.
Ils avaient survécu au second assaut.

Instinctivement, le groupe se rua tout au fond de la grotte. Elle n'était pas profonde, mais suffisemment pour les tenir à l'écart de la tempète. Sans un bruit, la respiration haletante, le groupe attendit le dénouement.
Les loups n'entrèrent pas. Au bout de quelques temps, un hurlement provint de l'extérieur, vite suivit d'une longue série. Noldor souffla. Les loups hurlaient leur échec. Soudain, il fut prit d'un vertige. Il perdait beaucoup de sang. Urion proposa une pause, unanimement acceptée. Le rodeur fit un rapide tour de la caverne. Elle était complètement vide, seules quelques chauves souries étant dérangées par cette présence étrangère. A l'aide d'un gros rocher, Urion scella à moitié l'entrée de la grotte, afin de couper le vent glacial. Puis, il sorti une torche et l'alluma.



* jet de concentration: 16+2=18 *réussite* (NBMD: sort lancé à l'aveuglette)
** description des loups: analogue aux tigres dents de sabre, mais en gris et blanc (NBMD: vous avez tous vu "l'age de glace"? )

Pertes: Noldor: 8 Pv+hémorragie
tenue légèrement abimée
Kulg Aëron: 9 pv+hémorragie
tenue légèrement abimée
Ellywyn: 15 pv
tenue légèrement abimée
Neb: sort de boule de feu
Borgash: 19 pv + main gauche arrachée: -2 DEX, impossibilité d'exécuter toute action nécessitant la main gauche

Gains: Noldor, Ellywyn, Borgash, Kulg Aëron: 250px
Neb: 280px

Juste un chtit truc de règle, avant de réfléchir à une réponse plus décisive : n'oublions pas que Noldor a le don "Endurance", qui lui file +4 en Vigueur face à la course, aux conditions climatiques difficiles, etc.
Mais je suppose que ça change rien ici