« Eh ben ? Qu’est ce qu’on attend pour tout retourner ? » dit Borgash en s’efforçant d’oublier son épaule endolorie.
Chacun lorgnait depuis un instant l’endroit qui l’intéressait le plus. Comme des enfants à qui l’on permettrait d’aller jouer après plusieurs heures de calme forcé, ils se précipitèrent presque. C’est à peine si Urion fut écouté lorsque, rabat-joie, il exprima sa méfiance face aux pièges éventuels.
Ellywyn regarda d’un œil soupçonneux la bibliothèque ; une vingtaine d’ouvrage, pas plus. Certains étaient reliés par une simple spirale de fer, d’autres, plus lourds, présentaient une imposante couverture de cuir travaillé. Le classement fut rapide : en un clin d’œil, elle fit deux piles : les ouvrages intéressants, utiles…et les autres. Parmi cette dernière, il y avait des œuvres dont le papier soupirait un age jauni. Elle reconnu les dialectes primitifs gobelénoïdes, et trouva même un ouvrage en abyssal. Rien de bien palpitant, du peu qu’elle put en comprendre : des thèses erronées sur l’origine des îles, l’historique de certains villages lointains ; le reste semblait être de mauvais romans aux auteurs inconnus .
Elle compta les ouvrages de la première pile : 5. Et tous étaient calligraphié en impeccables caractères communs.
« La Famille des Worgs » ; « Tonkil, et son architecture » ; « Rudiments des techniques de forge » ; « Les arts martiaux » et « La musique à travers les îles ». Les deux derniers ouvrages étaient des résumés assez précis, et semblaient même avoir de la valeur, à en juger par le pompeux ornement des couvertures.
Noldor, debout sur une chaise bancale, la tête au niveau des tubulures de verre, avait fait le tour de la salle, en suivant parcimonieusement leur trajet à la recherche de manivelle ou de levier. Il en avait trouvé six, et avait comprit leur fonction : ouvrir (ou fermer) certains conduits de dérivation. Il sauta de la chaise, l’air satisfait, et manqua de glisser sur le sol transformé en patinoire.
« Que c’est ingénieux ! » murmura t’il captant ainsi l’attention de Neb qui classait soigneusement les papiers, debout sur la table.
« Mmmmh ? » répondit il, tout à fait absorbé par son travail.
Le gnome s’approcha alors d’un levier, et tira violemment dessus. Un glougloutement, l’eau s’engouffra dans un nouveau canal. « Mais… » commença à protester par réflexe Urion, toujours soucieux de mécanismes sournois.
« Ca va…j’ai comprit » dit Noldor.
Il attira momentanément l’attention des autres.
« Regardez cette pièce : 12 emplacements de torches, sans compter l’âtre. Vous vous imaginez, vous, toute la journée la dedans en train de faire des expériences qui nécessitent une concentration parfaite ? Ca doit être étouffant . Ergaïder, ce petit malin…il a inventé le premier système de refroidissement artificiel. »
Les autres se regardèrent, impressionnés devant le formidable esprit déductif du gnome. Sauf Ellywyn : « Je sais tout ça. » et, devant le visage déconfit de Noldor, elle précisa « jette un coup d’œil la dessus » et elle lui jeta un manuscrit écrit à la main. Il y avait la tous les plans, les formules mathématiques et les lois physiques, les calculs et les principes. En fait, le feuillet permettait de comprendre, et même de reproduire le système avec la plus sure exactitude. Un vrai travail de scientifique. Noldor allait plonger son nez dedans, lorsque Borgash les interpella : « Venez voir un peu ça vous autres !!! »
Précautionneusement, afin d’éviter de se faire prendre à leur propre piège glissant, les compagnons rejoignirent le nain au fond de la salle, et improvisèrent un arc de cercle autour de lui. Borgash jeta sur la table une lame longue, parfaitement forgée. Le fil était si tranchant, qu’un léger murmure aigu résonna, comme si l’air était tranché par l’arme. La garde était en argent, striée d’éclats de bronze noir.
« Elle est parfaitement utilisable, dit le nain. Cela dit…je crois qu’elle n’est pas achevée… »
Urion jeta un regard interrogatif.
« Regardez la…expliqua le nain, en désignant la base de la garde. Il manque le pommeau ; ce n’est pas indispensable pour une arme comme celle ci, mais ici, un emplacement a été aménagé spécialement . »
Un léger silence. Puis, le nain déclara : « Mais c’est pas grave, on prend quand même. Je crois qu’elle possède déjà des propriétés magiques. Je verrai plus tard se je peux la bricoler un peu. » Puis, il enfourna l’épée dans son sac. Les autres revinrent à leur occupations
Noldor en profita : « Urion… » Mais le rôdeur le coupa.
« Oui…je sais à quoi tu penses, et je crois que tu as raison. Mais elle n’est pas achevée, et je n’ai aucune idée de l’élément manquant… »
« Quel foutoir » interpella Neb, presque recouvert par les papiers. « Je crois que j’ai réussi à tout classer approximativement. »
« Et ? » demanda Ellwyn
« Trois tas : des papiers sans importances, des parchemins, et des documents bizarres »
Et, sans attendre qu’on lui demande, l’halfelin s’expliqua :
« J’ai l’impression qu’Ergaïder avait la curieuse manie de tout conserver. Regardez ça : une facture. Pour une porte. Qui conserverait ça ? Mais c’est pas tout, cette pile est remplie de trucs comme ça : j’ai trouvé un reçu pour le golem de fer, ou pour les pièces, j’ai pas trop comprit -apparemment, il a commandé ça à un mec se faisant appeler Irh’Alharâ, jamais entendu parler-, il y a aussi de vieilles lettres libertines, des poèmes ; et même une estampe. Une partie de tout ça à brûlé tout à l’heure, mais c’est pas très grave. »
Kulg Aëron soupira.
« Le seconde pile, continua Neb, en se rendant compte qu’il n’intéressait personne, c’est celle des parchemins. Je n’ai pas eu le temps de m’y pencher plus sérieusement, mais je crois qu’il y a un ou deux sortilèges assez puissants la dedans. Il y en a 6. Il faudra qu’on les analyse. »
Il fit une pause, puis reprit, en désignant le dernier des trois tas, presque deux fois plus petit que les autres. :
« Et ca…ben je crois que c’est les restes d’un espèce de journal de bord, un recueil d’expérience ou un truc comme ça. Les restes, parce que les trois quart ont brûlé. »
En effet, les feuilles noirâtres commençaient même à se désolidariser.
« Je vais vous lire ce que j’ai pu déchiffrer. A mon avis, le début date de plusieurs semaines déja :
« Quelque chose est pourri dans le royaume. La guerre s’éternise, et aucune nouvelle de succession à l’horizon. Quelque chose cloche. Tout cela ne peut m’être que bénéfique. Si je parvient à achever l’arme…
……………………………………………………………………………
« J’ai pu observer Vindall’hal et Silvershton à l’aide de ma magie. La guerre fait carnage, sur le front du nord, et même le gros des troupes d’Ondëanor est tenu en échec. Ondëanor lui même s’est retranché à Hassour et poursuit ses expériences, c’est son unique chance………………………………………………………………………………………………………Il me reste du temps ……………………………… ……………………………………………………………………
J’ai apprit qu’Urion traverse les monts du Péril. Il détient ce que je cherche. C’est ma dernière chance………………………………………………………………………………………..
« Ondëanor poursuit ses expériences. Il ne doit pas arriver à terme…………………………..
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………….
Les troupes de Barak Durk sont plus puissantes qu’il n’y paraît. Contre son grès, c’est un allié de choix. Je ne pense pas qu’il puisse prendre Hassour, mais il doit suffisamment retarder Ondëanor dans ses recherches. Le fléau des Sishuan est presque achevé, mais j’ai encore besoin de temps. Le front du nord s’enlise, et fixe les troupes d’Ondëanor. Si j’ai de la chance………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………….
« C’est certain. L’alliance à été conclue. Shinzar a signé sa traîtrise. Il était trop faible, et c’était sa seule échappatoire. Je prie pour qu’Ondëanor ne change pas d’avis, et décide de l’utiliser pour ses expériences. En attendant, le Sceptre et le Calice sont en sa possession. Il n’est pas assez fort pour en tirer toute la puissance, mais d’heure en heure, son pouvoir s’accroit et ses troupes s’élargissent. Peu à peu, toutes les troupes armées du territoire tomberont sous son contrôle, et Villend’hal et Silvershton disparaîtront. Puis l’armée de Shinzar viendra défendre Hassour. Il me reste trop peu de temps. Demain, je passerai à l’action. »
« Voilà, c’est tout. Le reste a brûlé ou est illisible » dit Neb a regret.
« Hummm… » répondit Noldor. « Ca s’éclaircit, et il va falloir nous expliquer certaines choses » continua t’il en regardant Urion. « En attendant, qu’en est il de tes recherches, Kulg Aëron ? »
Le moine eut une moue de dépit : « Bah…des bricoles sans intérêt. Il y a des mécanismes d’aciers complexes et inachevés un peu partout, des blocs de métal, des demie-statues tout a fait hideuses. Du merdier comme on dit dans les tavernes bon marché. »
Ils avaient a peu près fouillé tout ce qui était digne d’intérêt. Avant de remonter, Kulg Aëron et Neb fouillèrent une dernière fois, à la recherche de passages secrets, mais ils abandonnèrent à leur troisième glissade.
Gains :
- 6 parchemins
- une épée longue (magique)
- 5 ouvrages (poids :1.5kg)
Chaque livre nécessite un jet de compétence associé à la caractéristique indiquée. En cas de réussite, le Pj peut lire l’ouvrage, et bénéficier de son expérience. Dans le cas contraire, il ne peux le lire (ou en retirer l’enseignement). On a droit à un jet par niveau et par ouvrage. Tout livre lu l’est définitivement par le Pj (mais d’autres peuvent le lire).
Chaque ouvrage nécessite 20 heures de lecture, et apporte 250 px
La Famille des Worgs connaissance de la nature : DD25
Tonkil, et son architecture connaissance architecture et ingénirie DD25
Rudiments des techniques de forge artisanat : forge DD25
Les arts martiaux acrobatie : DD25
La musique à travers les îles représentation : DD25
- Tous : 100xp