La campagne

Ellywyn reste polie envers Urion, (d'ailleurs, chez moi, la diplomatie est utilisée même pour demander à mon voisin de table de me passer le sel...) et demande une dizaine de petites rations à la serveuse, tout en préservant Külg'Aeron de ses assauts répétés. Ensuite elle engloutit le reste de fruits, rota discrètement et lança :
"Bon, ben c'est quand vous soulez!"

Gain: Ellywyn: 10 rations
Perte: Ellywyn: 3 dannans



Il était temps de partir. Tous étaient prêts, et Urion semblait s'impatienter.
Ellywyn, profita des derniers instants pour commander une dizaine de rations de route à la servante. Celle-ci s'empressa de lui préparer de petites portions équilibrées de pain, viande, fromage et fruits séchés, avec le soin d'une maman. Ellywyn paya, puis, tous se levèrent.
Avant de franchir la porte du Lion d'or, la gnomette salua profondément le maitre d'hotel qui était penché sur un son vieux livre de comptes.
"A bientot", répondit -il avec un sourire. "Revenez quand vous voulez"

Ca y était. Ils étaient dehors. Kulg Aëron regarda le batiment du Lion d'Or. Il avait l'étrange pressentiment qu'il ne reverrait pas un lit douillet avant bien longtemps.

"Ou allons-nous?" protesta Urion, en voyant que les aventuriers ne prennaient pas la direction de la sortie Nord de la ville.
Apres un silence, Ellywyn se risqua à répondre:
"Nous ne vous en avons pas parlé, mais une personne désire encore se joindre à nous. Nous allons la chercher de ce pas."
L'humain tira une mine déconfite, puis maugréa: "Mais c'est pas possible...on dirait une sortie en famille...".
"Et puis, continua Ellywyn, vous l'avez dit vous-meme, nous avons encore besoin de nous procurer de l'équipement."
Urion ne répondit pas. Il prit visiblement son mal en patience, et suivit le groupe silencieusement.
Bientot, les quatre compagnons, menés par Noldor, qui seul connaissait le chemin, parvinrent à la forge.
C'était un grand batiment massif, dont la façade avait une architecture tres travaillée: une splendide arche reposait sur des colonnes sculptées.
Sur le mur de la facade, des inscriptions naines étaient disposées en quatre quatrains. Enfin, une épaisse cheminée vomissait une fumée noire et épaisse.
Noldor remarqua que la fumée n'avait pas diminuée depuis la veille. Sans doute Borgash avait-il travaillé toute la nuit.
Tous s'apporchèrent d'une massive porte de bois, qui constituait visiblement l'entrée de la boutique. En passant, Nadloïn lu en diagonale le texte en nain, puis sourit. Et, au regard interrogateur de Noldor, il se contenta de répondre: "une contine naine..."
Nadloïn frappa. Au bout de quelques instants, il y eut un déclic, puis la porte s'ouvrit.
C'était Borgash. Il était en sueur, et avait l'air épuisé.
"Enfin, protesta-t'il. J'ai cru que vous ne viendriez jamais...Allez, venez que je vous présente à mon maitre."
Les six personnes traversèrent le magasin dans lequel ils avaient pénétré. Nadloïn, en passant, observa les travail des armures d'apparat suspendues au mur, et glissa entre ses dents: "Du beau boulot...vraiment. Travail de nain, sans doute..."
Par une autre porte, puis un petit couloir, le groupe fini par parvenir dans une salle d'environ 80 m2, étouffante et sombre. La chaleur était épouvantable, et il y avait la une dizaine de personnes, penchées sur des établis et des fonderies.
Ils étaient entrés dans l'atelier de la forge.

Soudain, il y eut un hurlement. Un solide nain, d'age respectable, se rua vers eux, brandissant un marteau:
"C'est vraiment pas le moment Borgash!! On est encore à la bourre!! Et eux? Qui sont-ils ? C'est eux les gamins prétentieux qui..."
Il s'arreta net devant Nadloïn. Un drole de silence succéda, d'autant plus renforcé que les ouvriers avaient arrété leur travail et regardaient la scène.

Finalement, le nain finit par lacher: "Narktor..."
Nadloïn sembla piqué au vif: "Quoi? Mais qui ose me confondre avec mon père? Je ne..."
Le forgeron coupa Nadloïn.
"Ton père? Mais alors...tu dois etre...Nadloïn!!!"
Devant la mine déconfite du guerrier, le forgeron éclata de rire.
"La dernière fois que je t'ai vu, tu était haut comme ca. Et tu pouvais à peine tenir une masse entre tes mains...."
Nadloïn changea brusquement d'attitude. Il adopta des lors un ton respectueux, un ton tout à fait étrange que ses compagnons n'avaient jamais entendu.
"Vous avez connu mon père...mais alors, vous devez savoir beaucoup de choses sur lui...est-ce que..."
Le maitre forgeron coupa une nouvelle fois Nadloïn.
"Nous aurons tout le temps d'en parler plus tard Nadloïn. Hahaha!! Tu ressembles tellement à ton père, que j'ai l'impression d'avoir rajeuni de 80 ans." Le forgeron se tourna alors vers les autres aventuriers. Cette fois, son ton était grave et tout à fait sérieux:
"Ainsi, vous vous rendez en Sommerlund. C'est une terre dangereuse. Est-ce vraiment ce que tu veux Borgash?"
Il acquiesca gravement la tete. Sa décision était prise, et elle avait été renforcée par le travail de forcené qu'il avait accompli toute la nuit.
"Ecoute Borgash", reprit le nain en se tournant vers Nadloïn.
"Tu as prouvé la valeur de ce groupe. Un nain tel que Nadloïn n'aurait jamais choisit une équipe de bras cassés. Tu as ma bénédiction, tu peux partir avec eux..."Narktor fit mine de parler, mais le forgeron enchaina:
"Néanmoins...je ne peux finir le travail de la forge tout seul. Et la solution me parait évidente..."
Tous avaient comprit, mais le forgeron cru bon de préciser sa pensée:
"Il faut que Nadloïn reste ici..."

Ainsi soit-il, fit Borgash apparement pressé de quitter les lieu. Sauf mon respect maître, j'ai hate de pouvoir fouler de mes pieds les sauvage terre du sommerlund. Et, ajouta-t-il avec une forte voix, de faire tatter da ma hache à tous les monstre qui le souhaiteront!!!

Il sembla hésiter puis ajouta

Je m'en vais de ce pas récupérer mon équipement. Pourrais-je compter sur votre aide pour ajuster mon harnois maître?

Il n'attendit même pas la réponse, il avait déjà disparu au coin du couloir.

Ah bon? Moi, il me semble évident que Nadloïn veut rester à la forge. Le groupe n'a plus rien du groupe initial. De plus, vu les affinités entre Pj, je vois pas en quoi les membres du groupe s'opposeraient au départ de Nadloïn. Au contraire meme: j'ai rarement entendu des discutions de complaisances entre Ellywyn et Nadloïn, encore moins entre Kulg Aëron et NadloÏn...et pour Urion et Noldor, la question se pose meme pas...(c'est pas parce que des Pj se connaissent depuis longtemps qu'ils sont forcément inséparables...certains peuvent se détester, mais la, on aborde une dimension du JDR qu'on a tous un peu de mal à maitriser...).
Et pour finir, ca serait quand meme plus simple que tous jouent leur perso, plutot que ce soit constemment au Md à interpréter les réactions "logiques" de chacun...

Pour Borgash, je rappelle une quinzième fois qu'il n'a pas d'équipement. Il n'a donc jamais été question de harnois, encore moins "mon harnois"...(de plus, je trouve la sortie pas tres fun: se barrer de la discution, comme ca, juste pour l'équipement...)



Une voix explosa dans la forge.
"Borgash revient ici, espèce de nain indocile !!!!".
Le nain était particulièrement impatient de partir à l'aventure, si bien qu'il songeait déja à construire son paquetage. Du bout du couloir, il revint à petits pas, l'air penaud, un peu honteux de provoquer ainsi l'irritation de son maitre, qu'il savait déja énervé par le travail.
"On a pas fini la discution, reprit le forgeron. Que les choses soient bien claires. Je me fiche de ce que vous voulez faire en Sommerlund. Tout ce qui m'importe, c'est de pouvoir avancer dans mon travail. Il me faut un second de choix, et, ajouta t'il regardant chaque avanturier un a un, je ne vois personne hormis Nadloïn ou Borgash.
Il y eut un silence, comblé par le coeur métallique des marteaux et des enclumes.
Ce fut Nadloïn qui prit la parole. Son ton était quelque peu solennel.
"Kulg Aëron, Ellywyn...mon choix est fait. Le Sommerlund est une terre qui doit beaucuop ressembler à bien des champs de batailles que j'ai connu. Je suis un peu las de ces aventures. De plus, j'ai retrouvé une trace de mon passé, ici. Je pense que Maitre nain à beaucoup à m'apprendre.
Nos chemins se séparent ici. Il faudra vous passer de ma hache et de ma mauvaise humeur. Peut etre nos destins se recroiseront-ils un jour."
Ellywyn ouvrit la bouche pour protester, mais se ravisa. Apres tout, il avait choisi.
Urion, silencieux jusqu'à présent, lanca: "Bon, on est partis, ou il faut prendre le thé aussi?"
Le forgeron répondit d'une voix amère. "J'ai l'impression que certains sont préssés de rencontrer la Mort." L'humain lui renvoya un regard noir.
"Et bien voila, reprit le maitre nain. Je suis désolé, mais le travail m'appelle."
Il s'approcha de Borgash, posa sa main sur son épaule, puis, d'un ton un peu ému, il lui dit: "Voila mon garcon, une partie de mon apprentissage s'achève ici et aujourd'hui. Je te sais vigoureux, et je pense que tu peux revenir du Sommerlund. Néanmoins...tu ne peux partir ainsi démuni dans une terre aussi hostile."
Borgash regarda son maitre d'un oeil interrogatif.
"Viens avec moi mon garçon"
Borgash obtempéra. Le nain traversa la forge, puis, au fond de l'atelier, ouvrit une petite porte de métal, que Borgash n'avait jamais vu ouverte depuis qu'il était ici.
C'était un petit dépot, pas plus grand qu'un kagibi. Au sol, il y avait un lourd coffre de bronze noir.
Le forgeron introduisit une petite clef dans la serrure, et il y eut un déclic.
Il souleva le lourd battant du coffre. Il plongea les mains à l'intérieur, et en sorti un magnifique harnois de mithral.
"Ceci m'a sauvé la vie plus d'une fois", assura le forgeron à Borgash, dans un demi-sourire évoquant sans doute moulte situtations vécues.
Le nain se pencha une seconde fois, et sorti un vieille paire de bottes poussièreuses: "et ca, c'est le bijou de tout aventurier qui se respecte". Ellywyn et Noldor purent sentir, de leur position, les vibrations magiques émises par les souliers.
"Et enfin, le meilleur pour la fin" Ménageant un certain suspens, le forgeron se pencha une dernière fois, doucement, puis sorti une magnifique hache d'arme du coffre:
"Elle, c'est Tôr. Elle a grandement contribué à l'éradication de...certains facteurs nuisibles à l'évolution des espèces."
Borgash saisit Tôr, et une irradiation froide lui remonta dans le bras. La hache brillait d'un magnifique éclat bleu métallisé.
Borgash ne su que répondre. Son maître parla pour lui: "Ne t'en fais pas, Borgash, j'ai aussi reçu cet équipement de mon maitre. Mais moi, je n'ai comprit que bien plus tard qu'il me confiait ainsi son estime et sa confiance..."
Le forgeron rejoint le reste du groupe, pendant que Borgash tentait de s'habiller.
"Voila...je suis désolé, mais le temps presse pour moi aussi, et j'ai prit du retard sur une commande urgente"
Ellywyn et Kulg Aëron firent leurs adieux à Nadloïn, puis Borgash les rejoint.
"Allez, on y va!" décréta sèchement Urion.


Un nouveau Pj intègre le groupe!
nom: Borgash (voir fiche)
Un Pj quitte le groupe!
nom: Nadloïn (voir fiche)

gain: Ellywyn, Borgash, Urion, Kulg Aëron, Noldor: 200XP

Voila...le style est pas super pour ce mail, mais bon...c'est pas l'intéret non?

* Je peux avoir la feuille de perso d'Urion, histoire de lui noter ses PX ? Dommage...
Au passage, je profite de cet interlude festif pour vous signaler que j'ai découvert la cause des balises (italique, etc.) qui ne fonctionnent pas : c'est parce que la case "Désactiver le BBCode dans ce message" (juste en dessous du texte du message quand vous postez) est cochée. Il vous suffit donc pour remédier à ça d'éditer votre post, et de décocher la case... A moins que votre fainéantise ne vous pousse à attendre que Callarduran le fasse lui-même, mais c'est une autre histoire *

J'interprète pas mal de choses et je m'avance beaucoup, mais c'est pour avancer, et je conseille aux autres joueurs d'en faire de même : ça facilite ensuite le travail récapitulatif du MD, quitte à ce qu'il modifie la chose en fonction des réalités rencontrées.

" L'avis d'Urion, aussi excessivement agressif qu'il puisse paraître à première vue, me semble être d'une raisonnable pertinence. "

Noldor était resté sur le pas de la porte de la grande forge, observant le travail de forçat des humains et se demandant quelle étrange force pouvait les pousser à se tuer ainsi à la tâche, alors que la Nature fournissait à qui savait la comprendre tout le nécessaire à la survie et au bonheur sans besoin d'outils aussi complexes...
Urion, bientôt suivi par ses autres compagnons, passa en coup de vent devant lui, marchant d'un air décidé vers la sortie de la forge, et ignorant totalement la remarque du petit druide. Les adieux à Nadloïn avaient été courts, mais sincères, et visiblement tout le monde était pressé de continuer sa route. Le temps que Noldor termine son intervention, et les autres étaient déjà presque dehors... Le gnome s'empressa de les suivre.
Rattrapant Urion au moment où celui-ci ouvrait la porte d'entrée du bâtiment, il l'arrêta une seconde pour lui demander :

" Mais au fait... Qu'est-ce qu'un Rion ? "

L'éclat de rire qui s'ensuivit plia Noldor en deux, et il dut s'appuyer contre la grande porte pour ne pas tomber. A nouveau, les autres prirent les devant, et le gnome dut courir à leur poursuite lorsqu'il eut repris ses esprits.

" Mais... Mais... fit-il essoufflé. Personne n'a donc envie de rire, aujourd'hui ? La vie n'est pas si terne... "

Aucune réaction, le groupe était concentré sur sa route, mené de main de fer par un Urion des grands jours. Marmonnant dans sa barbe inexistante, Noldor se mit à penser au voyage qui les attendait... Après dix bonnes minutes de trajet, et alors que le groupe s'était arrêté prêt d'une petite boutique pour laisser à ceux qui en avaient besoin le temps d'acheter de l'équipement un peu plus chaud, Noldor, resté seul à l'extérieur avec Urion, s'approcha de l'humain et s'exprima, soudain beaucoup plus sérieux :

" Aucun de ces pauvres bougres n'a de capacités d'orientation suffisantes pour s'en sortir seul. Ils voulaient s'aventurer à l'aveugle, sans carte, sans véritable connaissance de ce qui les attendait, sans équipement approprié, dans ce qui pourrait à juste titre être considéré comme l'un des bourbiers les plus nocifs et les plus hostiles de l'Astorack... Aucun d'entre eux n'aurait franchi les Monts du Péril vivant. "

Il soupira en s'approchant un peu plus de son interlocuteur immobile.

" Mais toi, Urion, qu'en est-il ? Sauras-tu mener ce groupe à travers la froideur gelée des Monts du Péril, seras-tu capable de retrouver ton chemin dans l'immensité de neige et de glace ? En clair, as-tu des talents pour la survie en région hostile ? "

Le visage de Noldor trahissait ses interrogations du moment. Il doutait brusquement des chances de survie de l'expédition... Il poursuivit de son air méditatif :

" D'ailleurs, la Trouée de l'Ostival est ce qui m'inquiète le plus en ce moment. Mais je vois mal comment la contourner. Je n'ai jamais connu cette région de l'île, mais les légendes ne sont pas de bonne augure... Et toute légende a sa part de vérité. "

Son visage se détendit d'un coup, en même temps qu'un son équin faisait vibrer sa lèvre inférieure.

" Nous verrons... Nous n'avons pas tellement le choix, de toutes façons. "

Il se tourna brusquement vers Urion, comme si une idée soudaine venait de lui traverser l'esprit.

" Mais quel abruti de ne pas y avoir pensé plus tôt ? Urion, mon ami, aurais-tu par le plus heureux des hasards des talents divins, ou quelque chose dans le genre ? A défaut de toute autre chose, la Trouée de l'Ostival pourrait s'avérer un champ d'expérimentation idéal pour de nouvelles techniques de combat contre les Morts-vivants. Mais j'ai besoin d'eau bénite, ou d'une source stable d'énergie positive... Ai-je espoir... ? "

Les autres ne tardèrent plus à ressortir de l'échoppe, munis comme il se devait d'un attirail un peu plus conséquent. Ils reprirent leur route, enfin prêts... Peu après qu'ils aient quitté Nostril, Noldor siffla de toutes ses forces dans l'un de ses sifflets, ponctuant immédiatement son action par de grands gestes des bras en direction du Nord.
Volant bas sous les lourds nuages d'hiver, la silhouette massive d'un rapace sanguinaire fusa vers les montagnes... Le druide releva la tête, caressant du regard le nuage blanchâtre formé par sa respiration. Le grand jour... Enfin. Imposants, écrasants, oppressants, immortels, l'immense chaîne des Monts du Péril s'étendait devant lui. Combien d'années, combien de siècles s'étaient-ils écoulés depuis leur dernière traversée ? Leur dernière traversée par un être vivant, s'entend...